Les poches du mois : Les vertus de l’échec – Continuer – Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable
L’ Essai du mois de janvier
« Un voyage de mille lieues commence par un pas. » (Lao-tseu)
Et un voyage en philosophie pourrait bien commencer par ce livre. Charles Pépin, professeur de philosophie, est aussi un excellent vulgarisateur. À travers les exemples de quelques célébrités il nous balade dans les différents courants de la pensée pour explorer ce thème peu développé qu’est l’échec. Les succès et les ratés de JK Rowling, Steve Jobs, Nadal ou encore De Gaulle nous permettent de concevoir un nouveau rapport à l’échec, malheureusement trop rarement perçu chez nous comme quelque chose de positif. Pourtant, nous apprenons sûrement plus d’un échec que d’une série de victoires ! Le tout est de savoir rebondir.
« Quand vous jouez une note, seule la suivante permettra de dire si elle est juste ou fausse » (Miles Davis)
Via de nombreuses citations bien choisies et une initiation simple à la philosophie, de l’existentialisme au stoïcisme en passant par le confucianisme, Charles Pépin nous offre un essai revigorant et plein d’optimisme, accessible à tous. Véritable pépite !
Denis
Les vertus de l’échec, Charles Pépin, Pocket
Le Poche du mois de janvier
« Ce qui est dit est dit – même si on essaie de se rattraper en prétendant qu’on s’est laissé emporter par la colère, l’émotion, par ce qu’on voudra, prétendant que les mots ont dépassé la pensée. Mais non, Sybille le sait, son fils aussi, les mots qui sont dits sont juste ceux qui ont assumé la vitesse de la pensée. »
Elle est loin cette vie rêvée pleine de promesse. À 40 ans, Sybille, récemment divorcée, est épuisée et déprimée par une existence devenue insipide à Bordeaux. Pourtant, pour sauver son fils de seize ans complètement parti à la dérive, elle affrontera l’inconnu. Oui, contre l’avis de son ex-mari, elle partira à cheval, avec Samuel, dans les étendues sauvages du Kirghizistan, là où les peuples nomades ont encore un sens aigu de l’hospitalité et un rapport respectueux aux êtres et aux éléments.
« Il n’en revient pas qu’un truc aussi banal qu’une bouteille, qu’il balancerait en France sans même la regarder, devienne ici un allié dont chaque soir, chaque matin, il mesure l’utilité. »
Sous la plume de Laurent Mauvigner résonnent les paroles d’un adolescent fragilisé qui tend à se replier dans la solitude et la peur de l’autre. Or, ce voyage, cette épreuve portée par l’amour maternel, va bouleverser sa vision de lui-même, des autres et de sa mère. Une écriture rythmée, un ton juste et poignant, un récit d’aventure haletant… Tout simplement magnifique !
Denis
Continuer, Laurent Mauvigner, Minuit double
Le Poche du fonds de Janvier
« Ça te va bien de me filer un rendez-vous rue du Cherche-Midi à 14h. »
Ça y est, décidément c’est l’hiver. Les fêtes sont passées et dehors il bruine. Or, pour lutter contre la morosité ambiante, chacun sait qu’il n’y a rien de tel qu’un bon livre et un bon feu. Vous m’excuserez j’espère, de n’être pas en mesure de vous fournir une cheminée rougeoyante ; en revanche pour vous redonner un peu de peps en cette période verglacée, je peux vous conseiller la lecture de Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable d’Hervé Le Tellier, un petit concentré de pensées tour à tour touchantes et mordantes et de réponses farfelues à l’inéluctable question « à quoi tu penses ? ».
À picorer, poser, reposer, grappiller, relire et prêter dans l’allégresse !
« Je pense que je t’assure, j’aimerais bien être un garçon droit, mais c’est la vie qui tourne tout le temps. »
Marion
Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable, Hervé Le Tellier, Le Castor Astral