Objectif Terre – L’écoféminisme
Pour ce troisième numéro d’Objectif Terre j’aimerais vous présenter un concept qui s’invite de plus en plus sur nos tables de librairie : l’écoféminisme.
Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
L’écoféminisme se présente comme un courant de pensée philosophique, éthique et politique qui voit des liens entre l’oppression des femmes et l’exploitation des ressources de la Terre par les hommes.
C’est un mouvement relativement jeune dont les racines sont multiples. En d’autres termes, il n’y a pas un mais plusieurs écoféminismes. L’origine du terme viendrait de Françoise d’Eaubonne, militante féministe française, ou encore de Murray Bookchin, militant et essayiste écologiste.
Mais l’écoféminisme a, en réalité, de nombreuses branches, certaines tendent plus vers l’écologie, d’autres plus vers le féminisme. Ainsi, chaque personne à sa manière d’être écoféministe.
Et pour vous faire votre propre idée, voici la sélection du mois :
Clémentine
L’auteure décrit le parcours intellectuel de F. d’Eaubonne, pionnière du féminisme et de la décroissance, cofondatrice du MLF et du FAHR, et créatrice dans les années 1970 du concept d’écoféminisme, toujours d’actualité. Elle s’attache à démontrer son rôle précurseur et l’importance qu’il y a toujours aujourd’hui à relier les luttes féministes et l’écologie planétaire.
Françoise d’Eaubonne et l’écoféminisme, Caroline Goldblum, le Passager clandestin
Réflexions sur la convergence entre écologie et féminisme, la place de la femme dans la société, les inégalités de genre ou encore l’héritage des figures féminines.
Après la pluie : horizons écoféministes, Solène Ducrétot, Alice Jehan, Éditions Tana
Mêlant reportages et analyses, l’auteure s’intéresse à l’écoféminisme en restituant la diversité de ses théories : critique du capitalisme, redécouverte des sagesses et des savoir-faire traditionnels, réappropriation par les femmes de leur corps, entre autres. Elle aborde également ses ambiguïtés et fait le portrait de femmes qui se revendiquent écoféministes, telles que l’Indienne Vandana Shiva.
Etre écoféministe : théories et pratiques, Jeanne Burgart Goutal, L’échappée
Une biographie de Françoise d’Eaubonne, essayiste et militante féministe française à l’origine de concepts tels que la phallocratie, le sexocide ou l’écoféminisme. Egalement activiste antinucléaire, elle a organisé en 1975 un attentat contre la centrale de Fessenheim. Alors qu’elle reste méconnue en France, l’auteure présente les multiples aspects de sa pensée.
L’amazone verte : le roman de Françoise d’Eaubonne, Elise Thiébaut, Charleston
Ecrit en 1978, ce texte part d’une conception traditionnelle selon laquelle la femme serait du côté de la nature et l’homme de la culture, en la poussant jusqu’à l’absurde pour mieux la déconstruire. Se fondant sur des documents variés, du traité gynécologique au passant par des poèmes, ce manifeste d’écoféminisme montre que la femme et la nature sont victimes d’une même oppression.
La femme et la nature : le rugissement en son sein, Susan Griffin, Éditions Le pommier
Anthologie de textes pour découvrir l’écoféminisme, mouvement né dans les années 1980 qui fait le lien entre l’exploitation des ressources naturelles et celle que subissent les femmes.
Reclaim : recueil de textes écoféministes, dirigée par Emilie Hache, Éditions Cambourakis
Un manifeste sur l’oppression patriarcale des femmes et l’exploitation capitaliste de la planète qui ont pour origine les mêmes mécanismes de domination et doivent être combattus ensemble. Paru initialement en 1974, c’est dans cet essai que l’auteure théorise le concept d’écoféminisme.
Le féminisme ou La mort, Françoise d’Eaubonne, Le passager clandestin
Qu’avons-nous en commun de plus précieux à préserver si ce n’est la vie et l’habitabilité de cette planète ?
La pensée écoféministe dénonce la double oppression faite aux femmes et à la nature en pointant une origine commune : le patriarcat capitaliste.
Inédit sur le plan de l’analyse, en tant que « nouveau récit du monde », l’écoféminisme l’est aussi sur la forme, par ses manifestations dansées, joyeuses et profondément pacifistes.
– Pourquoi l’écoféminisme rencontre-t-il un tel écho aujourd’hui ?
– Quelles sont ses luttes emblématiques, ses valeurs, ses rôles modèles, ses modes d’action, ses lieux-culte ?
À travers cet ouvrage, magnifiquement illustré par Anna Maria Riccobono, Pascale d’Erm présente les « fondamentaux » de l’écoféminisme, ou plutôt des écoféminismes, car il semble que nous soyons nombreux·ses à être écoféministes sans le savoir…
Et c’est tant mieux, car l’écoféminisme n’est pas seulement « un autre récit possible » de notre capacité à habiter la Terre, c’est la plus belle façon de se réinventer un destin commun sur notre Terre/monde/maison.
L’écoféminisme en questions : un nouveau regard sur le monde, Pascale d’Erm, Anna Maria Riccobono, Éditions La plage
sgbvv